Voilà le 6 janvier ! On partage la galette, on distribue les parts au hasard ou selon la volonté du plus jeune, on trinque à la santé du roi qui a tiré la fève, on cale une couronne de carton doré sur sa tête…
Ce sont les Rois mages évoqués dans l’Évangile de saint Matthieu que l’on fête ainsi. Mais qui étaient-ils au juste ?
Écrit au VIème siècle, le Livre de la caverne des trésors raconte l’histoire traditionnelle de ces mages orientaux qui seraient venus adorer le Christ peu de jours après sa naissance. L’ouvrage rappelle qu’une prophétie voulait que de l’or, de l’encens et de la myrrhe aient été déposés par Adam en Perse, sur le mont Nud (un mot qui signifie "paradis"), pour être apportés au Messie dont la venue devait être annoncée par un astre extraordinaire.
De génération en génération, douze mages étaient chargés de guetter ce signe du ciel en montant tous les ans sur la montagne et en y priant pendant trois jours tout en observant le firmament. Or, deux ans avant la n aissance du Christ, ils auraient aperçu une étoile ressemblant à une jeune fille portant sur son sein un enfant couronné. Ils prirent aussitôt les présents et suivirent l’étoile qui allait les mener jusqu’à Bethléem.
Les Évangiles n’indiquent pas le nombre de rois mages. Les traditions divergent, évoquant tous les chiffres entre deux et douze. Finalement, c’est le chiffre de trois que l’on a retenu. Pour deux raisons : d’une part parce que l’Évangile de saint Matthieu évoquait trois présents offerts à l’Enfant Dieu, d’autre part parce que les reliques des mages, conservées d’abord à Saint-Eustorge de Milan puis à Cologne, étaient celles de trois corps.
La fameuse galette des Rois, mangée le 6 janvier, date choisie comme jour anniversaire du passage des Mages dans la crèche, existe au moins depuis 1300. On nomme roi d’un jour celui qui trouve la fève dans sa part, la galette ayant été partagée par un enfant aux yeux bandés.
Autrefois, il s’agissait de fèves véritables, ou bien de haricots blancs ou de pois chiches. Les premières fèves en porcelaine ne sont apparues que vers 1875 et ont longtemps gardé des formes symboliques évoquant la chance (trèfle, fer à cheval), la richesse (voiture), l’amour (roi ou dame de cœur), le pouvoir (reine, couronne ou château) ou la vertu (Enfant Jésus). Enfin, à travers sa forme ronde comme le Soleil, la galette des Rois évoque tout à la fois l’univers et la divinité.
Dans les temps les plus anciens, notamment chez les Chrétiens d’Orient, l’Épiphanie était une date plus importante que celle de Noël. Non pas parce que les Rois mages étaient jugés plus importants, mais parce que l’anniversaire de la présentation de l’Enfant Dieu au monde des hommes semblait plus essentielle que celui de sa naissance physique. Aujourd’hui, le 25 décembre s’est imposé, mais l’Épiphanie clôt toujours dans la fête le cycle de Noël.
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