quinta-feira, 15 de março de 2012

Articles de nos collaboratrices Filipa e Fátima

Nicolas Sarkozy mise gros sur la carte européenne
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a peut-être trouvé avec la menace d'ultimatums à l'Union européenne sur la préférence communautaire et l'immigration le déclic susceptible de relancer sa campagne présidentielle. Mais la stratégie n'est pas sans risque.
Sur le fond, le chef de l'Etat, candidat à un second mandat et à la traîne dans les sondages derrière le candidat socialiste François Hollande, n'a guère innové lors de son meeting géant de dimanche à Villepinte.
Il a promis d'exiger une révision des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes, dont 26 pays européens sont signataires, pour en finir avec une Europe qui ne parvient pas à contrôler l'immigration illégale à ses frontières.
Faute de "progrès sérieux" dans cette direction, la France se retirera des accords de Schengen, a-t-il averti, bien que ceux-ci fassent partie intégrante du droit communautaire.
Or une réforme, réclamée par la France début 2011, est déjà en discussion. Celle-ci achoppe sur la volonté de la Commission européenne de garder la maîtrise du rétablissement éventuel des contrôles aux frontières internes de l'UE.
Nicolas Sarkozy a aussi promis d'oeuvrer pour un alignement des règles commerciales de l'UE sur la législation américaine en matière d'octroi des marchés publics et averti que Paris ferait cavalier seul si le dossier n'avance pas dans les 12 mois.
Or, là aussi, la Commission travaille déjà sur diverses pistes, même si elles vont moins loin que les propositions de la France.
ULTIMATUMS IRRÉALISTES ?
La crise financière de la zone euro s'éloignant et avec elle la nécessité d'afficher une cohésion européenne sans faille, Nicolas Sarkozy n'en semble pas moins chercher par ce biais à consolider auprès des Français son image de "protecteur" en jouant sur une forme de protectionnisme.
Pour Hugues Portelli, sénateur appartenant à l'aile centriste de l'UMP, "c'est de la bonne politique électorale".
"Ça plait à l'électorat sur lequel le président table - la droite et les électeurs peu politisés", a-t-il dit à Reuters. "L'avantage de l'Europe est que c'est un sujet sur lequel il est crédible. Il a tapé dans le bon angle."
Ce fervent européen juge les risques minimes - "Ça va indisposer nos partenaires pendant 15 jours, le temps d'aller au premier tour de la présidentielle. Ce n'est pas très grave."
Son avis est cependant loin d'être partagé par tout le monde, en particulier dans les milieux pro-européens, où l'on estime au contraire que Nicolas Sarkozy risque de dilapider dans cette chasse aux voix son capital de crédibilité sur l'Europe.
"Les idées défendues par Nicolas Sarkozy sont dans l'air mais c'est la méthode qui pose question", a ainsi déclaré à Reuters l'euro-député UMP Jean-Paul Gauzes. "Ces ultimatums ne sont pas réalistes. On ne va pas quitter Schengen dans un an."
"Les ultimatums ne sont pas ce qui est le plus efficace", ajoute-t-il. "Il y a une contradiction entre le moteur qu'il a été pendant la présidence française de l'UE et face aux crises et la volonté de procéder par ultimatum. Quand on est influent, ce n'est pas l'ultimatum qu'on utilise, c'est la persuasion."
L'ancien chancelier Helmut Kohl avait coutume de dire qu'on ne gagne pas une élection en tapant sur Bruxelles.
CANDIDAT DE LA PEUR ?
Selon un sondage Ipsos-Logica Business Consulting publié samedi, 56% des Français sont favorables au renforcement des pouvoirs de décision nationaux, "même si cela doit limiter ceux de l'Europe", pour faire face aux grands défis à venir.
Les prochains sondages diront si Nicolas Sarkozy a trouvé à Villepinte la réponse à cette préoccupation et la riposte à François Hollande, qui a relancé sa propre campagne en proposant fin février une tranche d'imposition à 75% pour les plus riches.
"Ses propositions sont assez habiles", juge Jean-François Doridot, d'Ipsos. "Il y a une recherche d'un mix qui plaise à la fois à l'électorat du Front national et à l'électorat centriste même si, là encore, il travaille plus l'électorat de Marine Le Pen que celui de François Bayrou."
Dominique Moïsi, de l'Institut français des relations internationales, voit pour sa part dans le discours de Nicolas Sarkozy une rupture avec le candidat qu'il a été en 2007 et se montre plutôt sceptique sur le résultat à en attendre.
"Je pense qu'il y a une erreur sur la psychologie des Français", explique-t-il à Reuters. "Ce qu'on lui reproche, c'est d'être anxiogène, et il l'a été encore plus hier."
"En 2007, il était le candidat de l'espoir : 'vous voulez la réforme, la modernité, je l'incarne'", ajoute cet analyste. "En 2012, il apparaît plus comme le candidat de la peur : vous voulez des frontières sûres, éviter le désordre créé par le libéralisme absolu de Schengen, eh bien comptez sur moi."
Pour Dominique Moïsi, cette "prise en otage de l'Europe" peut aussi amener la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy à revoir leur soutien à Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle.
Edité par Yves Clarisse



Les concurrents de Nicolas Sarkozy l'accusent de fuir le débat
PARIS (Reuters) - Les concurrents de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle l'accusent de fuir le débat sur les questions essentielles en prétendant que l'Europe et l'immigration sont les sources des problèmes de la France.
Le président-candidat n'a quasiment pas abordé les thèmes du chômage ou des finances publiques, jugés prioritaires par les Français, lors de son meeting dimanche à Villepinte, préférant lancer un ultimatum à l'Europe sur les accords de Schengen sur la circulation des personnes.
Pour le candidat socialiste François Hollande, favori des sondages, le chef de l'Etat ne parle ni de son bilan ni de ses projets et est dans une fuite en avant électoraliste.
"On a eu ni l'expression de sa fierté de ce qu'il avait fait, ni la présentation de ce qu'il nous proposait", a dit François Hollande dimanche sur M6. "C'est un candidat qui est aujourd'hui dans une fuite en avant."
Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a estimé lundi que "ce qui est derrière tout ça, c'est l'obsession de Nicolas Sarkozy qui consiste à dire depuis le début de sa campagne présidentielle que le problème central de la France c'est l'immigration".
"C'est pas l'école, c'est pas la santé, c'est pas le pouvoir d'achat, c'est pas le logement, c'est pas les transports, c'est pas les bouchons en Ile-de-France, c'est pas les transports collectifs, c'est pas tout ça : c'est l'immigration!"
Le socialiste Michel Sapin a vu chez Nicolas Sarkozy "une posture mais pas de projet".
"Une fois encore, celui qui a été président de la République pendant cinq ans s'aperçoit au bout de cinq ans qu'il y a un sujet très important qu'il faut maintenant traiter (...) Mais pourquoi ne l'a-t-il pas traité ?", s'est-il interrogé lundi sur France Inter.
Le centriste François Bayrou, donné quatrième par les sondages derrière Marine Le Pen (Front national), a ironisé sur la menace de quitter Schengen.
"Entre la Belgique et la France, entre l'Allemagne et la France, entre l'Italie et la France, on va remettre les barrières repeintes en blanc et rouge et les douaniers vont être recrutés de nouveau", a-t-il dit lundi sur RTL.
"Tout ça n'aura pas lieu et tous ceux qui nous écoutent savent que ça n'aura pas lieu", a ajouté le président du Mouvement démocrate.
Nicolas Sarkozy, comme François Hollande, veulent cacher aux Français "les questions vitales de leur avenir, de la dette, des déficits, du chômage, de l'appauvrissement du pays" et choisissent "des sujets de diversion", a-t-il ajouté.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse

Gros incident sur France Inter, prise en otage en direct par des militants anti-nucléaires
L'émission "3D" sur France Inter , dont l'un des thèmes était dimanche la mafia calabraise, vient à peine de démarrer. Après quelques minutes d'antenne, Stéphane Paoli s'interrompt, son studio vient d'être envahi par des personnes extérieures à la radio. De qui s'agit-il ? De militants anti-nucléaires, venus ici pour lire un texte en direct pendant l'émission.
"Mais il ne se passera rien" lance d'emblée Paoli qui leur propose une intervention à la fin de l'émission. Les militants refusent et lisent à l'antenne leur manifeste. "Non non, on coupe les micros" s'agace Stéphane Paoli. "Vous n'y arriverez pas comme ça ! Il y a ici une seule personne qui décide, c'est moi !" lance le journaliste qui exhorte les militants à "sortir du studio, maintenant !" . Et menace de les y obliger s'ils ne s'exécutent pas : "Vous acceptez la règle du jeu, vous sortez !".
"Blocus" des médias
Les militants ne lâchent pas le morceau et opposent une résistance à Stéphane Paoli, qui ne sait visiblement pas qu'il est toujours à l'antenne. Une vive discussion s'engage, le journaliste leur rappelle que le sujet a déjà été traité et qu'il suffisait de venir lui demander avant l'émission s'ils pouvaient s'exprimer. "Je vous ai dit non ! Quand c'est non, c'est non ! Donc n'insistez pas ! Vous vous y prenez très mal" lance-t-il aux militants. L'un d'eux dénonce le "blocus" des médias sur le sujet du nucléaire. "La prise d'antenne comme vous le faites là, ça n'est pas possible. Vous sortez... Maintenant, ça va !" s'énerve l'animateur, leur rappelant qu'ils empêchent le fonctionnement d'une émission. Gros brouhaha en coulisses où les militants semblent engager une discussion avec l'équipe de l'émission.

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