L'armée
française en position d'attente dans l'ouest du Mali
BAMAKO/PARIS
(Reuters) - Les soldats français au Mali semblent être entrés dans une guerre
d'usure face aux rebelles islamistes qui contrôlent Diabali, petite ville du
centre-ouest du pays, en attendant l'arrivée des premiers renforts
ouest-africains.
La France a
lancé mercredi une opération terrestre contre l'alliance islamiste composée des
groupes locaux Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le djihad en
Afrique de l'Ouest (Mujao), mais aussi des djihadistes d'Al Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi).
Les troupes
françaises sont arrivées aux portes de Diabali, à 360 km au nord de Bamako,
l'armée malienne s'efforçant de son côté de boucler la frontière avec la
Mauritanie voisine pour couper la retraite aux islamistes.
La France
n'a cependant pas lancé d'assaut contre la ville, évoquant notamment le souci
de protéger la population civile, les rebelles étant embusqués à l'intérieur
des maisons.
Toutes les
communications avec Diabali ont été coupées, mais les habitants qui ont pu fuir
la ville ont commencé à livrer des témoignages sur les combats qui s'y
déroulent.
"Les
islamistes sont nombreux à Diabali. A chaque fois qu'ils entendent un avion,
ils se précipitent à l'intérieur des maisons et traumatisent leurs
habitants", a raconté une femme qui a réussi à partir dans la nuit avec
ses trois enfants.
"Nous
avons compté huit véhicules brûlés", a témoigné de son côté le maire de
Diabali, Salif Ouedrago, interrogé jeudi par la radio malienne après avoir fui
la ville mercredi après-midi. "Il y avait des morts du côté des
djihadistes. Ils les ont enterrés hier (mercredi)", a-t-il affirmé.
Un
porte-parole du Mujao a parlé mercredi de bombardements de l'armée française,
mais assuré qu'aucun engagement au sol n'avait eu lieu dans la ville, ce qu'a
confirmé un porte-parole du ministère français de la Défense. "Il y a des
accrochages, mais dans un autre secteur", a-t-il dit, sans plus de
précision.
LES FORCES
AFRICAINES ARRIVENT
Le ministre
français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi parlé de combats en
cours. "Il y a eu des combats hier (mercredi), au sol et parfois aériens.
Il y en a eu cette nuit et il y en a en ce moment", a-t-il dit en marge du
lancement d'une campagne de recrutement de l'armée de terre. "Il y a
désormais 1.400 militaires français au Mali", a-t-il précisé.
L'armée
malienne a de son côté dépêché des renforts à Banamba, une ville entre Bamako
et la frontière avec la Mauritanie, où Aqmi dispose de camps d'entraînement et
où des mouvements de groupes islamistes ont été repérés.
Un habitant
de Banamba a confirmé l'arrivée de soldats dans cette ville située à 140 km au
nord de la capitale malienne.
"Banamba
est en état d'alerte", dit-on de source militaire malienne. "Les
troupes nigérianes qui sont attendues à Bamako aujourd'hui pourraient y être
déployées pour sécuriser la zone."
Le Nigeria
a promis de fournir quelque 900 soldats à la force d'intervention d'urgence de
2.000 hommes que les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'ouest (Cédéao) ont accepté de mettre en place.
Une colonne
de véhicules blindés transportant environ 200 soldats nigériens, mais aussi des
camions-citernes et des ambulances, attend par ailleurs à la frontière entre le
Niger et le Mali, ont rapporté des témoins.
La Cédéao
prévoyait à l'origine de déployer d'ici septembre 3.300 soldats sous mandat des
Nations unies. Mais l'offensive des islamistes la semaine dernière en direction
de Bamako et la réaction française ont bousculé ce calendrier. Les effectifs
engagés pourraient être finalement bien supérieurs.
Mercredi,
le chef de la diplomatie tchadienne a annoncé que son pays allait envoyer 2.000
soldats, qui comptent parmi les mieux entraînés de la région.
"On a
vu un certain nombre de troupes opérationnelles arriver ces derniers jours sur
le sol malien", se félicite-t-on de source gouvernementale française,
parlant d'une "accélération" du processus.
Avec
Tiemoko Diallo à Bamako et Gérard Bon à Paris, Tangi Salaün pour le service
français, édité par Gilles Trequesser
Open
d'Australie: les Français reçus cinq sur six à Melbourne
MELBOURNE
(Reuters) - Dans l'étuve de Melbourne, avec des températures proches de 40°,
les Français ont frôlé le carton plein jeudi à l'Open d'Australie en qualifiant
cinq joueurs pour le troisième tour : Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon, Jérémy
Chardy, Gaël Monfils et Richard Gasquet.
Seule une
ombre est venue noircir ce tableau : l'élimination de Kristina Mladenovic,
battue 6-4 6-3 par l'Américaine Sloane Stephens.
Les
résultats des matches de jeudi et le hasard du tirage au sort de Melbourne font
qu'il y aura au moins un Français en huitième de finale du premier tournoi du
Grand Chelem de l'année puisque que Gilles Simon et Gaël Monfils s'affronteront
au troisième tour.
Chef de
file de la délégation tricolore, Jo-Wilfried Tsonga (n°7) a servi d'éclaireur
de cette journée faste en dominant en fin de matinée le Japonais Go Soeda, 73e
mondial, en trois sets, 6-3 7-6 6-3.
Samedi, le
Français partira favori face à Blaz Kavcic, 93e mondial, d'autant que le
Slovène a fini sa partie en cinq sets face à l'Australien James Duckworth
totalement exténué.
De son
côté, Gaël Monfils, 86e mondial, a de nouveau offert un spectacle rare lors de
son succès en cinq sets et 3h37 de jeu face au Taiwainais Yen-Hsun Lu (7-6 4-6
0-6 6-1 8-6).
Le Français
a conclu dans la fébrilité lors de sa sixième balle de match après avoir commis
des doubles fautes sur les quatre précédentes occasions. Au total, le Parisien
a rendu une copie illisible avec 29 aces pour 23 doubles fautes.
Les terroristes étaient très bien préparés et
connaissaient le site"
Le Monde.fr
a pu recueillir un témoignage fiable, sous couvert de l'anonymat, racontant
l'assaut de la "base de vie". Il décrit des terroristes organisés,
qui se sont livrés à une prise d'otage méthodique et visiblement préparée.
Sur
l'assaut
"[Mercredi]
à l'aube, des tirs se font entendre dans la base de vie à In Amenas. La
première attaque visait un bus qui emmenait des voyageurs vers l'aéroport.
L'attaque a fait des blessés, car les bus sont toujours escortés par des
véhicules de sécurité."
"La
base de vie est directement collée à une petite caserne de gendarmes, qui n'ont
pas pu repousser l'assaut. L'un des employés, un expatrié, a entendu les tirs
et s'est dirigé vers des hommes en combinaisons militaires pour chercher
refuge. Il s'agissait de terroristes qui étaient justement vêtus comme cela
pour tromper les gens sur place."
"Les
autres employés, qui étaient dans leurs chambres et un peu partout sur la base,
sont restés sur place par mesure de sécurité. Lorsqu'il y a une attaque, les
consignes sont de rester sur place, et de se cacher."
"Après
avoir pris contrôle de la base de vie, les terroristes ont fait une fouille de
toutes les chambres à la recherche d'otages, mais surtout à la recherche d'expatriés.
Sur la base, il y a des blocs, chacun contenant huit chambres à peu près."
Sur le
groupe de preneurs d'otages
"Les
terroristes étaient, semble-t-il, de plusieurs nationalités : un Egyptien, un
Tunisien, un Algérien et un homme noir, probablement nigérien ou malien.
Impossible de savoir combien les terroristes étaient au total. L'un d'entre eux
parlait l'anglais avec un accent parfait."
"Les
terroristes étaient très bien préparés, connaissaient le site, la base de vie
et le complexe qui se trouve en face, ils ont coupé la production immédiatement
après avoir pris le contrôle de l'usine."
Sur la
"libération" des otages algériens
"Les
otages algériens étaient dans le foyer, un immeuble qui sert de salle de jeu,
d'accueil et de cybercafé. Au moment du premier tir d'avion [au début de
l'assaut, NDLR], les Algériens dans un moment de panique, ont forcé la sortie
de secours, qui était bloquée. Il y a eu un mouvement de panique général ; les
terroristes, qui étaient à ce moment-là au restaurant, n'ont pas pu les
empêcher de fuir ; entre quatre cents et six cents personnes, qui étaient
entassées comme des sardines, ont ainsi pu fuir."
Français de
l'étranger : l'aide à la scolarité ne favorise plus les familles aisées
La question
est éminemment politique. La manière de la poser aussi. On peut sedemander
pourquoi les impôts des résidents français financeraient les frais de scolarité
des 300 000 enfants d'expatriés qui, le plus souvent, paient leurs impôtshors
de France. On peut aussi se demander pourquoi les petits Français du bout du
monde n'auraient pas accès à une aide à la scolarité quand ceux qui grandissent
en France ont une école gratuite. Ces questions prennent une résonance
particulière avec le débat sur les exilés fiscaux et la raréfaction de l'argent
public.
Au nom de
la francophonie, la France dispose d'un réseau unique de 500 établissements
dans 148 pays. Les financements publics ne permettent plus d'encouvrir tous les
frais et les droits de scolarité demandés aux familles sont d'environ 4 000
euros annuels. Les familles françaises qui font le choix de ces établissements
sont aidées par des bourses.
Ce
dispositif, qui n'avait pas bougé depuis 1990, a été renforcé sous le mandat
deNicolas Sarkozy par le remboursement intégral des frais de scolarité des
lycéens... Mesure prise à une époque où le fils du chef de l'Etat était
scolarisé àNew York, dans un établissement à 20 000 euros l'année.
A peine
installée dans sa fonction, Hélène Conway-Mouret, la ministre déléguée aux
Français de l'étranger, a supprimé la prise en charge des frais de scolarité
pour les lycéens (PEC) de 2007, mesure critiquée même à droite comme onéreuse
et injuste, avant de s'attaquer à la refonte des conditions d'accès aux
bourses.
12 MILLIONS
D'EUROS POUR 776 FAMILLES FRANÇAISES AUX ETATS-UNIS
Car à côté
de la PEC, qui distribuait 33 millions d'euros sans prise en compte du revenu
des familles, existent des bourses sociales. Au budget 2013, 110 millions
d'euros seront distribués et Mme Conway-Mouret, jugeant que les critères
d'octroi"privilégiaient trop les familles au train de vie le plus
élevé", a changé les règles.
En ouvrant
le livre des comptes 2011, la ministre est tombée sur quelques curiosités qui
ont conforté ce qu'elle avait vu sur le terrain. Ainsi, en 2011, unefamille de
Français installée à Londres et gagnant 170 000 euros annuels s'est vue
rembourser 41 % des 16 000 euros de frais de scolarité qu'elle déboursait pour
ses deux enfants inscrits dans l'école bilingue.
Une autre,
expatriée à Houston aux Etats-Unis, était aidée à hauteur de 76 % pour ses 26
000 euros annuels de facture scolaire. En dépit de ses 120 000 euros de revenus
annuels...
Globalement
d'ailleurs, 776 familles françaises installées aux Etats-Unis se sont partagées
en 2011 une enveloppe de 12 millions d'euros au titre de l'aide à étudier dans
un établissement français, alors que les 1 470 familles résidant àMadagascar,
souvent binationales et percevant des salaires locaux, se partageaient la
moitié de cette somme.
articles
publiés sur le site Le Monde
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